Un patrimoine vivant

Un patrimoine traditionnel, contemporain et vivant à la fois

Le Musée de l’archerie et du Valois a la chance de posséder la seule collection publique d’Europe consacrée à l’archerie, ou plutôt aux archeries. En effet, plusieurs thématiques se distinguent fortement et parmi elles, l’archerie traditionnelle telle qu’elle est encore pratiquée de nos jours en France, appelée « tir beursault ». Cette pratique dont le berceau se situe en Picardie et en Île-de-France est encore vivace : ainsi, près de 3 000 archers se rassemblent chaque année lors de la fête traditionnelle appelée « Bouquet provincial ».

Un enjeu de transmission

Afin de maintenir vivantes les traditions du tir beursault et de conserver la mémoire de cette pratique populaire très fédératrice, le Musée de l’archerie et du Valois a participé à l’inscrire sur l’inventaire du patrimoine culturel immatériel national. L’objectif était aussi d’imaginer au mieux des mesures de transmission vers les générations futures.

De fait, le patrimoine culturel ne s’arrête pas aux monuments et aux collections d’objets. Selon l’Unesco, le patrimoine culturel est également immatériel et comprend « les traditions ou les expressions vivantes héritées de nos ancêtres et transmises à nos descendants, comme les traditions orales, les arts du spectacle, les pratiques sociales, les rituels et événements festifs, les connaissances et pratiques concernant la nature et l’univers ou encore les connaissances et le savoir-faire nécessaires à l’artisanat traditionnel. L’importance du patrimoine culturel immatériel ne réside pas tant dans la manifestation culturelle elle-même que dans la richesse des connaissances et du savoir-faire qu’il transmet d’une génération à une autre. »

Un travail collaboratif

Avec la collaboration de la Fédération française de tir à l’arc (FFTA), de l’Office du patrimoine Culturel Immatériel (OPCI) et de l’Archer français (l’archerfrancais.fr), le musée a pu approcher de véritables mémoires vivantes de la pratique, des archers de tous les jours et collecter un grand nombre d’informations sur les sujets du tir beursault et du Bouquet provincial. Au total, près de 32 heures d’entretien ont été filmées et sont aujourd’hui conservées dans le centre d’archives audio-visuelles du musée. La diffusion d’extraits de ces entretiens dans les salles du musée ou via une base de consultation en ligne est actuellement à l’étude.

Grâce à ce travail préalable, deux fiches d’inventaire accompagnées de deux films d’une vingtaine de minutes ont pu voir le jour et être soumis au Ministère de la Culture et de la Communication. Cette démarche a abouti en 2015 avec l’inscription du Tir beursault et du Bouquet provincial à l’inventaire national du patrimoine culturel immatériel.