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Kyudo, la Voie de l’Arc

Kyudo, la Voie de l’Arc

 

Kyudo, la Voie de l’Arc

Du 1er avril au 23 juillet 2017

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Parmi ses nombreux projets pour 2017, le Musée de l’archerie et du Valois a inauguré une exposition intitulée Kyudo, la Voie de l’Arc, permettant de mettre à l’honneur ses collections liées au tir à l’arc traditionnel japonais.

Cette exposition a été visible du 1er avril au 23 juillet 2017. Elle comprenait, outre de l’équipement historique et contemporain d’archerie, plusieurs pièces rattachant cet art martial au passé mythique des Samouraïs. De nombreuses œuvres sont venues illustrer cette discipline encore mystérieuse pour bon nombre d’Occidentaux : gravures, calligraphies, photographies et vidéos, recueils et dictionnaire de Kyudo, kimonos traditionnels et contemporains ont été autant de témoins de cette alliance entre la technique, l’esthétique et l’introspection.

Plusieurs de ces prêts ont été consentis par des institutions publiques éminentes telles que le Musée des arts asiatiques Guimet et le Musée du Quai Branly – Jacques Chirac. La collaboration a également été étroite avec la Fédération française de Kyudo ainsi qu’avec plusieurs kyudoka passionnés qui apportèrent au musée une contribution précieuse.

Riche de ce corpus d’œuvres et de ces partenariats importants, le propos de l’exposition a été de présenter aux visiteurs la richesse et la complexité de cet art martial traditionnel, fortement spirituel, dont la pratique encore en vigueur fut savamment préservée à travers les siècles.

 

L’exposition en quelques lignes 

Un art martial ancestral

Le Kyudo est l’un des plus anciens arts martiaux du Japon. Comme tous les arts traditionnels japonais, il est structuré en écoles, reposant sur la relation de maître à disciples. L’école, qui constitue une forme de clan, possède des recueils synthétisant son savoir technique et spirituel. Au XVe siècle, on ne parle pas de Kyudo mais de Kyujutsu ou « technique de l’arc ». Seuls les guerriers sont alors autorisés à l’utiliser. C’est l’arme de guerre et de chasse fondamentale jusqu’à l’apparition des armes à feu, introduites par les Portugais au XVIe siècle. L’arc devient alors une discipline d’entraînement, un enjeu de compétitions, à l’exemple des fameux concours du temple de Sanjūsangen-dō de Kyoto.

 

Bushido et Voie de l’arc : l’imaginaire du Kyudo

En Occident, le développement des arts martiaux japonais peut être interprété comme un besoin réel de ritualisation. Au Japon, l’influence de la littérature martiale du Bushido, signifiant « la Voie des Guerriers », est forte en ce qui concerne la pratique du Kyudo. De même, l’inconscient collectif fait référence à une éthique codifiée qu’on apparente encore aux Samouraïs. Trois caractéristiques essentielles sont ainsi mises en avant : la fidélité (le don de soi total), l’éthique et l’esthétique. De fait, dès le XIXe siècle, la pratique de l’arc connaît une forme de « sanctuarisation », la plaçant comme un des éléments fondateurs de l’identité collective, d’un Japon antique et intangible.

L’idéal du Samouraï se perçoit dans les rites mais se transcrit également dans les estampes japonaises ou au travers des pièces de théâtres Nô et Kabuki. L’arc est par ailleurs aussi employé dans les récits héroïques, lors de combats épiques menés contre les démons.

 

Une philosophie de l’arc

Le Kyudo est souvent apparenté au Bouddhisme zen mais l’influence du Taoïsme et du Shintoïsme est aussi profonde. Cette interpénétration entre pratique sportive et spiritualité est perceptible dans les arts : bien plus qu’une simple illustration, la poésie et la calligraphie sont par exemple des pratiques qui font partie de l’enseignement du Samouraï. Ainsi, pour les maîtres de calligraphie comme pour ceux du Kyudo, la justesse et la beauté sont celles du geste et de l’instant.

 

Une pratique préservée mais actuelle

Grâce à la capacité exceptionnelle des Japonais à préserver leurs traditions, la technique de l’arc a maintenu ses principes de base : un tireur actuel de l’école Heki n’est ainsi pas dérouté par les termes techniques employés au XVe siècle. Les formes de tir en elles-mêmes sont variées, mais toutes ritualisées, suivant des phases codifiées. Le lieu du tir, le dojo, signifie le « Lieu de la Voie ». Sa conception suit dans les grandes lignes les mesures d’un temple shintô, faisant l’objet d’un cérémonial shintoïste lors de son inauguration. L’ensemble de l’équipement du kyudoka répond également à des nécessités pratiques, symboliques mais aussi à une élévation esthétique.

 

Catalogue d’exposition Kyudo, la Voie de l’arc

54 pages, broché

En vente à la boutique du musée : 10€