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Calligraphies japonaises

Calligraphie japonaise, détail

 

Misuzu Awata et Pierre Estable

Époque contemporaine

soie, encre de Chine, papier Japon, plastique imitant le bambou laqué

Don des Amis du musée, 2016

Inv. 2018.17.1 à 19.1

 

Ces trois calligraphies ont été peintes par Pierre Estable, ornées d’un texte de Misuzu Awata et montées sur rouleaux par Ikegami Hiroshi. Elles ont été acquises en 2016 lors de la préparation de l’exposition Kuydo la Voie de l’arc.

La première présentée ici se nomme Kyudo Shâho-Kun du nom d’un poème d’enseignement sur les principes de tir du maître Junsei Yoshimi connu pour son érudition, alliée à une grande connaissance du Kyudo.

Le texte de la calligraphie est un aphorisme venant du zen qui peut se traduire par « L’un contient le tout ; le tout est unité ». Il a été choisi pour accompagner les peintures qui représentent différentes phases préalables à un tir de cérémonie : salut profond, dénudement de l’épaule gauche (on fait glisser le bras gauche de la manche du kimono, qu’on insère dans la ceinture pour qu’elle n’entrave pas le tir), présentation à la cible. Le sens ici est que chaque élément de la gestuelle très codifiée d’un tir de cérémonie a la même importance que tous les autres et contribue à sa manière à la qualité globale du tir. Le « tir » en kyudo ne se limite donc pas au décocher d’une flèche ; il est constitué de l’ensemble de la « danse » de l’archer qui précède et suit le tir, avant même le premier pas qui l’amène sur l’aire de tir, et encore après sa sortie.

Cette deuxième calligraphie se nomme Kyudo Hanare et montre le moment de la décoche.

Le texte qui l’accompagne est une expression japonaise signifiant « Risquer le tout pour le tout, jouer son va-tout ». C’est exactement ce qu’enseignent les maîtres de Kyudo quand ils veulent inspirer l’état d’esprit juste que le tireur doit développer au moment de la phase du tir appelée Kaï (l’union). C’est le moment de complétude où la pleine ouverture de l’arc est réalisée et où l’archer doit laisser gonfler son énergie jusqu’au moment où, sans qu’il en décide consciemment le moment, la corde va d’elle-même s’arracher du gant et projeter la flèche au centre de la cible.

Cette dernière calligraphie se nomme Kyudo Taïhaï. Elle dépeint l’ensemble des phases du tir de kyudo issu du Shahô-Kun attribué à Maître Junsei  Yoshimi, l’un des premiers théoriciens du Kyudo moderne.

C’est un des textes fondamentaux du Kyudo moderne où les principes techniques les plus profonds du tir sont exprimés poétiquement de la manière la plus condensée possible.

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