Sainte Marguerite
Anonyme
France
XVIe siècle
Bois polychrome
Dépôt de la commune de Glaignes, 1997
Inv. D1997.6.12
Cette statue en bois polychrome représentant sainte Marguerite date du XVIe siècle. Il s’agit d’un dépôt de 1997 de la commune de Glaignes où depuis 2005, une reproduction de cette sculpture a été mise en place dans l’église.
La sainte représentée en pied à la tête tournée vers la droite. Son pied gauche est posé sur un socle qui paraît plus récent que la statue. Celui-ci porte son nom et cache en partie le monstre surgissant à ses pieds. Marguerite est vêtue d’une robe rouge cintrée sous la poitrine et d’un manteau bleu noué sur le devant, au niveau de ses hanches. Un voile couvre une partie de sa chevelure. L’arrière de la statue n’est pas sculpté nous indiquant qu’elle était conçue pour faire face aux fidèles sur une console ou dans une niche. Les deux mains sont en revanche manquantes.
Cette sculpture est de style maniériste, un courant artistique allant de la deuxième moitié du XVIe siècle au début du XVIIe siècle. Il se caractérise par un certain détournement de la représentation réaliste de la nature. Les corps s’allongent, les dimensions et l’échelle sont déformées, les formes en deviennent exagérées. Cet art sophistiqué est un art de cour, qui s’adresse surtout à des personnes cultivées et lettrées.
Selon sa légende, Marguerite vécut au début du IVe siècle à Antioche. Fille de Théodose, patriarche des Gentils (païens), elle est baptisée par sa nourrice. Alors qu’elle garde des brebis, le préfet Olibrius la remarque. Frappé par sa beauté, il décide de l’épouser, mais la jeune fille refuse d’abjurer sa foi pour lui et le repousse. Il l’emprisonne alors et lui fait subir de nombreuses tortures auxquelles elle survit. De retour dans sa cellule, elle est un jour avalée par Satan sous la forme d’un dragon. Munie d’une croix qui ne la quitte jamais, elle réussit à s’en sortir en perçant l’abdomen du monstre, qui en meurt. De nouveau martyrisée, elle finit décapitée.
Juste avant sa mort, la sainte prie en précisant que toutes les femmes qui l’invoqueraient « mettrait au monde un enfant indemne ». Elle-même sorti indemne du ventre du dragon, elle devient ainsi la sainte patronne des femmes enceintes et parturientes.
Bien que la présence du dragon dans le récit de la légende de Marguerite soit une constante, Jacques de Voragine précise déjà dans sa Légende Dorée que cette version est « apocryphe et de peu de valeur ». De par sa nature sauvage et diabolique, il faut donc voir dans ce dragon, comme dans ceux présents dans de nombreuses légendes de saints, l’adversaire, le Mal à combattre.
En 2005, une reproduction de cette statue a été installée dans l’église de Glaignes.
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